samedi 23 mai 2009

Utiliser les cartes mentales avec les élèves

Les cartes heuristiques, ou "mindmaps", sont à la fois pratiques et ludiques, nous aidant à organiser nos idées et planifier nos projets. Mais comment s'en servir avec nos élèves, pendant ou en dehors de nos heures de cours? Quelle plus-value pédagogique pouvons-nous en tirer? Pour moi, c'est la question clé que nous devrions nous poser, car l'amélioration du processus d'apprentissage de nos élèves doit rester notre souci majeur. J'aborderais donc plusieurs utilisations que je crois intéressantes et qui sont souvent citées dans les articles que vous trouverez sur Internet.

1) Brainstorming: C'est l'utilisation la plus évidente, et la plus facile à mettre en place. Cela fait longtemps que je m'en sers dans mes cours d'anglais, mais de façon informelle, sans vraiment réfléchir sur la spécificité d'une représentation par "mindmapping". J'écris un mot au centre du tableau, souvent le thème ou le problème de société que nous allons aborder par la suite, et je transcris tout ce que disent les élèves. Ils font des associations d'idées, cherchent les causes et les conséquences, ou les avantages et les inconvénients. Dans un cours de langue, cela permet d'aborder quelques éléments de vocabulaire, et de dégrossir le sujet pour les moins avertis. Bien sûr, vous n'avez pas besoin d'un logiciel pour pratiquer le "brainstorming" de cette façon, la craie ou le feutre feront aussi bien l'affaire. L'exemple donné ici est fait à la main sur un TBI (tableau blanc interactif) Interwrite.

Dans un atelier eTwinning récent, organisé par Pierre Auboiron, "Mindmapping and creative thinking", Karine Nimeskern, professeur d'allemand en collège à Paris a parlé de sa pratique du "brainstorming":

"Avant de m'inscrire à cet atelier, je faisais du mind mapping sans le savoir et, surtout, je le faisais à petite échelle. Je faisais du brainstorming ou des Assoziogramm, en allemand.
On a l'habitude en langues à partir d'un mot, de dresser un champ lexical, ou, à partir d'un radical, de constituer une famille de mots (par phénomènes de dérivation, composition… La langue allemande est qualifiée de "langue lego".) Cela sert de bilan initial ou final en vue d'un apprentissage.
D'autre part, je m'en sers parfois pour faire le bilan initial des connaissances des élèves sur un thème. J'ai mis dans mon répertoire "premiers essais" un exemple réalisé par une classe de 3ème européenne en travail préliminaire à un voyage en Autriche.
"

2) Prise de notes: Cette idée est abordée par beaucoup de collègues dans les divers articles que j'ai pu lire sur Internet, par exemple sur le site "Pensée Libre", où vous trouverez pléthore d'exemples de mindmaps produites par les élèves. Je dois avouer que je n'ai pas encore franchi le pas; si les séances de "brainstorming" que j'ai faites avec mes élèves leur ont donné l'idée d'organiser leur prise de notes en dessinant des cartes mentales, ils ne me l'ont pas dit. Ils ont certainement pris en note les "mindmaps" que nous avons développées au tableau ensemble, mais le travail d'entrainement en prise de notes par "mindmap" reste à faire.

3) Aide à la mémorisation: Une autre idée souvent évoquée, qui à mon avis découle de la précédente. Si l'élève prend des notes pendant un cours, c'est en principe pour mieux s'en souvenir, et pour réviser le cas échéant avant un contrôle. Réviser sa "mindmap", ou en faire une neuve aiderait peut-être le processus de mémorisation. Selon les gurus de "mindmapping" comme Buzan, cela ne fait pas de doute.

4) Planification de projets: Parmi les activités que Pierre Auboiron a suggérées pour le jour 2 de cet atelier, nous avons fait des mindmaps de nos projets eTwinning. Si nous poussions le concept un peu plus loin, ce processus de mindmapping pourrait servir non seulement à décrire notre projet mais à le développer, à préciser des choses, à trouver de nouvelles idées et de nouvelles façons d'avancer dans nos projets collaboratifs. Voici la carte du projet de Karine, en Allemand, développée avec le logiciel Freemind.

De la même manière, si nous pratiquons, au moins de temps en temps, la pédagogie de projet avec nos élèves, que ce soit par le biais de l'approche actionnelle préconisée par le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues), avec des WebQuests ou autrement, nous pourrions demander à nos élèves d'utiliser le mindmapping à différents moments de leur projet. Encore une fois, je ne l'ai pas encore fait avec mes élèves, bien que je pratique plusieurs fois par an la pédagogie de projet. Donc, je suis très intéressé par vos commentaires.

Cheers, --- Phil